Stage Islamophobie et Antisémitisme |
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Écrit par Laurent ROUZIERE | |
Vendredi, 06 Janvier 2017 18:00 | |
De la loi sur l'interdiction du port de signes religieux à l'école (et en particulier du hijab, le foulard islamique, la loi faisant suite à l'exclusion médiatisée de jeunes filles voilées en classe) jusqu'aux mairies côtières de cet été qui ont souhaité interdire le burkini, en passant par l'interdiction de la burqa dans l'espace publique en 2010, la légifération sur les questions de l'islam et de la laïcité est prolifique. Entre féminisme et antiracisme, la gauche est divisée. Face à cet arsenal législatif, la gauche "militante" (et pas seulement la gauche parlementaire) est divisée. D'un côté ces pratiques, parfois extrêmement minoritaires comme la burqa, semblent aller à l'encontre de l'émancipation des femmes. D'un autre côté, on ne peut qu'être suspicieux envers des politiciens qui se découvrent soudainement féministes lorsqu'il s'agit de stigmatiser l'islam et les Musulman-es, alors-même que pour certains ils appartiennent à une tradition conservatrice ouvertement anti-féministe (sur la question de l'avortement, du congé maternité, des violences faites aux femmes etc.). Comment se situer face des élèves qui se réclament ouvertement de leur appartenance à l'Islam ? Faut-il se méfier des jupes un peu trop longues que portent certaines jeunes filles, autant qu'on a pu se méfier des jupes un peu trop courtes ? Islamophobie et antisémitisme : des racismes qui s’alimentent l’un et l’autre ? On a souvent tendance à présenter de manière antagoniste les militants contre l'islamophobie (parfois accusés d'être antisémites) et les militants contre l'antisémitisme (parfois accusés d'être islamophobes). La prolifération des thèses d'un Alain Soral sur le net ne doit pas être considérée comme un phénomène isolé. Un seul coup d'oeil sur le nombre de vues sur son site nous prouve qu'il a des adeptes. Il n'est pas si rare que des élèves soient adeptes de son site, y trouvant monts et merveilles en matière de théorie complotistes et d'explications politiques aussi stupides que dangereuses, foncièrement antisémites et misogynes. Comment se positionner face à ces thèses ravageuses qui gagnent du terrain auprès d'un public que par ailleurs l'extrême droite et Alain Soral méprisent (les classes populaires, les populations qui subissent le racisme) ? La réflexion au service de la pédagogie. On l'aura compris, cette bataille idéologique fait jouer un rôle majeur, parfois bien malgré elles, aux femmes ainsi qu’à la laïcité. D'un côté on stigmatise une population musulmane supposée oppressive envers les femmes, au nom du féminisme, de l'autre on professe des discours virilistes, antisémites et misogynes, au nom de la lutte contre le sionisme. Et l'école, bien sur, cristallise et reçoit toutes ces tensions. Peut-on lutter contre l'islamophobie sans dévoyer le concept de laïcité? Comment limiter l'influence des thèses de l'extrême-droite (islamophobes et antisémites) à travers notre pratique pédagogique ? Comment, en tant que syndicat défendant les valeurs du féminisme, pouvons-nous nous situer face des jeunes filles qui revendiquent leur appartenance religieuse ? Quelle est la réalité des quartiers populaires et de l'expérience vécue des populations qui y vivent face aux problèmes d'islamophobie et d'antisémitisme ? Pour tenter d'éclaircir les enjeux impliqués par ces questions, quatre intervenant-es viendront partager avec nous leurs savoirs et leurs pratiques : CE STAGE AURA LIEU À ALBI, AU LYCÉE RASCOL
DE 9 À 17 HEURES.
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Mise à jour le Jeudi, 19 Janvier 2017 15:28 |