Réformes du Lycée : le point... |
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Mardi, 18 Janvier 2011 22:23 |
Point Réforme du lycée – AG Sud 81 – 14/01/2011 – L.R.
La réforme fonctionne en seconde depuis la rentrée 2010 : Systèmes différents sur les lycées de l'Albigeois : 3 aspects importants : Les enseignements d'exploration : 2 x 1 h 30 pour chaque élève en général (ou 3 x 1 h 30 ou encore 1 x 3 h + 1 h 30). Un enseignement d'éco obligatoire. La durée fait qu'il s'agit un peu d'un saupoudrage. Les enseignements sont partagées entre plusieurs matières selon... la volonté, la possibilite, la nécessité. Ces enseignements seront probablement insuffisants pour un choix éclairé d'une filière de première. Un point positif, de mon point de vue, à Rascol : les classes ont été mélangées, on n'a plus l'aspect pré filiarisation des secondes mais l'hétérogénéité avec 35 élèves revient en force.
Les heures globalisées de dédoublement : Elles ont été réparties en fonction des moyens disponibles... qui ne sont pas les mêmes partout. En effet, elles entrent en concurrence avec les moyens utilisés pour les enseignements d'exploration (plus nombreux à Bellevue avec peu d'élèves parfois, nécessitant des petits effectifs à Rascol...) ou l'accompagnement personnalisé. Les choix ont été plus ou moins examinés en conseil pédagogique (pitoyable d'accompagnement de la réforme...).
L'accompagnement personnalisé réparti douloureusement avec une consigne de 2 h élèves et 4 h prof au moins... donc 17-18 élèves sauf qu'il n'y a pas toujours les 4 h profs à l'Edt... On y fait ce qu'on peut avec autant d'élèves... On a eu droit à une séance d'explication de ce qu'on faisait auprès des proviseurs qui devaient ensuite aller en causer à l'IA... Et il s'est permis de nous dire si c'était bien ou pas bien... un grand moment.
Elle monte en première à la rentrée 2011.
Le principe est le même, des heures de dédoublement globalisées et de l'accompagnement personnalisé qui cette fois doit être attaché aux matières dominantes de la série.
L'inquiétude porte sur le tronc « commun » dans certaines matières qui pourra permettre des regroupements de classe et soi-disant des posssibilités de changement de filières après des stages passerelles... La disparition de l'HG obligatoire en TS est entérinée a priori.
Dans les filières techniques, la réforme est beaucoup plus lourde car elle provoque un changement d'approche considérable. Les Bacs techniques perdent une dimension professionnelles pour s'adapter, parait-il, aux évolutions technologiques du marché du travail. Effectivement, les métiers de techniciens évoluent (augmentation de la technicité, évolution des modes de production, des modes de vie, délocalisation...), du coup le Bac STI, non réformé depuis les années 90, doit évoluer. C'est tellement vrai qu'une réforme était prête en 2003-5 mais n'a jamais été lancée car trop coûteuse parait-il. La présentation officielle est jolie comme tout, le paquet est bien ficelé, on a l'impression que tout est beau, mais le risque de survol des compétences est très présent et l'approche transversale des systèmes pourrait bien devenir une approche superficielle... De plus, cela nécessite un évolution importante des pratiques d'enseignement (beaucoup plus de modélisations par l'outil informatique) et des contenus. C'est surtout là que ça coince, il s'agit en quelques mois de former des profs à ensigner une matière qui n'est pas celle pour laquelle ils ont été recrutés ni formés (un prof de méca devra faire de l'électronique). Ces formations auront lieu en fonction des besoins des collègues en parallèle de leur temps de travail (de cours je veux dire, puisqu'en dehors on ne travaille sans doute pas), en bonne partie en autonomie par des serveurs internet (e-learning !!!) ou sur site, encadrés … par des collègues, devenus super-collègues qui formeront leurs collègues à leur matière... parce que c'est bien connu, il y a les bons et les moins bons... Tout cela s'est accompagné d'entretiens pour envisager une évolution professionnelle dans un cadre fixé par l'inspection qui pose des questions comme « est-ce que je vois ma place dans cette réforme », « vais-je quitter le navire »... et propose des évolutions telles que CE, IPR, ou retraite...!
A terme, l'évolution des bacs pros de 4 à 3 ans doit les conduire à poursuivre en BTS (qui seront certainement réformés d'ici peu) qui deviendront sans doute des formations en 3 ans (LMD oblige) et risquent fort de vider les filières techniques de leurs élèves à moins d'en faire des TS-SI au rabais pour qu'ils entrent dans les petites grandes écoles d'Ingé et qu'on réserve les grandes grandes écoles aux S purs et durs...???
Pour conclure, ces évolutions sont peut-être nécessaires et correspondent peut-être à une réalité du monde de l'industrie mais sont menées à toute vitesse en s'attaquant aux statuts des enseignants (changement de matière...) et dans la structure prévoient surtout des troncs communs pour pouvoir regrouper les classes et économiser des moyens. Là aussi les dédoublements seront globalisés avec des pertes évidentes dans certaines disciplines (physique notamment).
On risque d'assister au même genre de chose en BTS puisqu'une expérimentation est demandée où on nous suggère de regrouper des sections, sous couvert de groupes de niveau pour mieux accueillir les bacs pros, et du coup de nous pencher sur les référentiels pour voir ce qui peut être traité en commun sur le premier semestre par exemple. |