Pourquoi nous garderons le silence... PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Administrator   
Mercredi, 01 Décembre 2010 16:45

 

Une véritable révolution dans l'EN se met en place avec des mesures tout azimut comme l'Accompagnement, l'ENT, le PDMF, l'évaluation par compétences, le socle commun, la réforme des examens etc... Au collège Albert Camus de Gaillac, comme ailleurs les personnels sont conviés à mettre la main à la pâte, les réunions se multiplient pour une longue marche forcée. Des enseignants du collège Albert Camus de Gaillac ont décidé de réagir ... par le silence, à ne pas traduire comme de la résignation mais plutôt comme une expression de leur résistance. Convoqués pour une réunion de travail (nov. 2010), ils expliquent leur démarche dans ce texte : "Pourquoi nous garderons le silence".

 

Pourquoi nous garderons le silence...

L’ordre du jour de la réunion du mardi 30 novembre 2010 comporte plusieurs sujets : ENT, PDMF, un lot «socle  commun des compétences, histoire des arts… », accompagnement éducatif, bref toute la vitrine prioritaire affichée par un gouvernement qui a nous a démontré, budget à l’appui, que l’Education n’est en rien sa priorité.

Nous assisterons à cette réunion car cela fait partie de nos obligations statutaires.

Nous garderons le silence car sur tous ces dossiers, il n’y a eu aucune concertation avec la communauté éducative, ni au plan national, ni au plan local. Nous ne collaborerons pas à réfléchir sur comment mettre en place des dispositifs :

qui ne partent pas de la demande des personnels (ENT, PDMF, « Accompagnement » à la place de l’enseignement, évaluation par compétences qui ne s’accompagne d’aucun dispositif pour faire évoluer ces mêmes compétences… à quoi ça sert tout ça ?)

qui ne s’accompagnent d’aucun moyen supplémentaire

pire encore, qui participe à la destruction des postes (ex. : PDMF)

qui sont très loin de l’objectif premier qui nous unit : la réussite de tous nos élèves.

Et demain, d’autres priorités chasseront subitement celles-là sans que ces dernières n’aient été évaluées de quelques manières (c’est ainsi par exemple que nous avons déjà demandé en vain l’évaluation – prévue par les textes légaux – de l’accompagnement éducatif, c’est ainsi qu’aucun bilan n’a été sérieusement tiré de la mise en place de l’évaluation par compétences imposée au primaire depuis une dizaine d’années : a-t-elle permis d’améliorer les acquis des élèves ? un meilleur suivi des familles ? Au vue de l’évolution du niveau des élèves que nous accueillons en 6ème, le résultat de ceci semble ne pas avoir d’effet positif). Nous ne rajouterons pas notre grain de sel à cette mascarade.

De plus, sur quelles actions concrètes ont débouché les longues réunions de l’année dernière ? Quels bénéfices en ont tiré nos élèves ? Poser la question, c’est déjà y répondre…

Nous prendrons acte des décisions prises et attendrons des ordres clairs que nous appliquerons si les moyens nous sont donnés pour les appliquer (matériel qui fonctionne, directives claires, formation pour la mise en œuvre avec accompagnement par des moyens humains via la création de postes statutaires et non par des personnels corvéables à merci et remerciés au gré de la conjoncture).

Les professeurs qui garderont le silence.

Mise à jour le Mercredi, 01 Décembre 2010 16:50